Utopia Hotel, un Imaginaire bien Réel

Utopia Eco-Hotel Semuc Champey Guatemala

« Projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire », telle est la définition d’une Utopie dans le Larousse. Cependant, l’Utopia Eco-Hotel existe bien, je vous promets! C’est d’ici même que je suis en train de vous écrire aujourd’hui… Comment ne pas se laisser charmer, ne serait-ce que par le nom ? Et si vous n’êtes pas déjà convaincu, tapez Semuc Champey dans Google, cela devrait faire le reste 😉

Les Débuts d’Utopia

Utopia avec RemyC’est en Juillet 2012 que l’utopie devient réalité pour John et Rémy. C’est au départ le projet de John, un américain, issu d’une famille travaillant dans la construction. John vit pendant plusieurs années dans différents endroits de l’Amérique Centrale. Il tombe finalement particulièrement amoureux des collines de cette région du Guatemala. Il y achète un morceau de terrain et dessine l’ébauche de ce qui pourrait être selon lui l’hôtel rêvé. Il rencontre sur place Rémy, un français originaire d’Orléans (oui maman, mamie, un orléanais, presque comme moi, c’est la première fois depuis le début du voyage que je peux me présenter comme « vendomoise » sans que mon interlocuteur me retourne un sourire poli de type « hum, hum, donc c’est à côté de Paris, c’est ça ?! »).

Le courant passe bien entre John et Rémy, et ils s’associent pour réaliser le projet ensemble. Pendant mon séjour à Utopia, c’est Rémy qui m’accueillera : « L’Utopia Eco-Hotel, est un business, ce n’est pas une association ou une ONG, il s’agit bien d’un modèle économique. Les éco-hotels sont en vogue et l’utilisation du terme permet d’attirer la clientèle. » C’est ainsi que Rémy m’introduit le sujet de manière un peu brutale et avec le franc parler qui le caractérise lorsque je le branche sur le sujet du l’éco-tourisme. Rémy ne mâche pas ses mots. Mais bon, j’apprends aussi surtout à le prendre au 2nd ou 3ème degré, et à l’écouter jusqu’au bout. Il aime provoquer, mais l’Utopia Eco-Hotel, c’est bien plus que cela, c’est un vrai projet éco-touristique. Un des plus bels exemples depuis le début de l’aventure.

Un projet en symbiose avec la communauté locale

Semuc Champey Enfant GuatemaltequeUtopia fait travailler directement une quinzaine de personnes des villages alentours, mais aussi indirectement de nombreuses autres personnes. John et Rémy pourraient importer des matériaux de l’étranger ou vivre en autosuffisance en cultivant tout ce dont ils ont besoin. Mais ce n’est pas l’idée. L’objectif est avant tout de faire travailler la communauté locale autant que possible. Pour une raison de coût aussi c’est certain, mais pas seulement. L’objectif est de vivre en symbiose avec la communauté locale. Vous savez, comme ces plantes qui vivent en symbiose avec des animaux. Je pense particulièrement à une plante découverte dans la forêt à Tikal. La plante sert de maison à des fourmis, et lorsque l’on dérange la plante, toutes les fourmis en sortent pour la défendre.

Utopia fournit du travail et donc une nouvelle source de revenus aux habitants des petits villages aux alentours (construction, guides touristiques, cuisine, transferts…) et prend le temps de les former quand cela est nécessaire. Aussi l’hôtel finance en partie l’entretien des chemins et routes avoisinantes, et essaie d’aider au maximum quand cela est possible. Il y a par exemple le projet de mettre en place une petite clinique qui est en cours. L’idée serait d’y inviter des médecins volontaires internationaux à qui l’hôtel offrirait le gite et le couvert en échange de prodiguer les soins de première nécessité aux habitants alentours.

Un lieu existant par et pour la nature

Semuc Champey RivièreSans le site (déclaré « monument naturel » par le Guatemala) de Semuc Champey, Utopia n’existerait pas. Comment pourrait-on imaginer ne pas respecter la diversité et richesse de ce trésor naturel qui accueille l’hôtel et ses hôtes ?

Pour ne pas jeter les eaux usées dans la rivière, des fosses septiques ont été installées. Cela peut paraître juste un basique pour certains, mais ce n’est hélas pas encore la norme dans certaines régions du monde. La gestion des déchets est une importante problématique. Ici, les gens ont l’habitude de brûler et enterrer les déchets. Utopia essaie de faire au mieux, mais cela n’est pas toujours facile sans une initiative de collecte des déchets régionale. Un compost va être mis en place. Les canettes métalliques et bouteilles en plastique sont mises de côté pour les donner à des professionnels qui les revendent à des fins de recyclage en ville.

Niveau énergie, l’hôtel, malgré son éloignement, est raccordé au système électrique. Il y a plusieurs projets de production d’énergie renouvelable, tel une turbine utilisant le courant de la rivière (qui serait assez fort environs 10 mois/an pour fonctionner) ou l’installation de panneaux solaires. Hélas ces solutions demandent un fort investissement initial, et les technologies doivent être importées des Etats-Unis ou d’Europe, ce qui ne fait pas baisser la note totale.

L’eau est récupérée d’un ruisseau. Un projet de piscine est aussi à l’étude. Rémy et John ont trouvé sur internet des plans pour construire une piscine sans chlore avec différents bassins et niveaux et un système de filtration naturelle utilisant des plantes. Il faudrait que je revienne dans quelques années pour observer le résultat !

Mon séjour à Utopia

Staff UtopiaUtopia peut accueillir jusqu’à une soixantaine de clients : camping, hamacs ou dortoirs pour les backpackers, cabanes privatives au bord de la rivière pour les couples ou les familles. L’offre est complète.

L’hôtel reçoit régulièrement des volontaires (pour une durée de 6 semaines minimum) à qui est offert le gîte et le couvert en échange d’un coup de main à la réception et au bar. Du coup, mon approche n’a pas surpris Rémy. J’ai pu rejoindre l’équipe des volontaires pour 4 nuits et donner un coup de main avec la mise en forme d’une présentation Power Point de l’hôtel. L’endroit est vraiment absolument magique. Je crois que je n’ai jamais travaillé sur mon ordinateur avec une telle vue (voir la Galerie Photos). J’ai beaucoup de chance.

Mon nouvel ami voyageur marseillais, Guillaume, m’y retrouve. Et ensemble nous allons découvrir les caves, la rivière souterraine et les bassins naturels du parc national de Semuc Champey. Aussi, je pars me promener toute seule à travers les villages environnants. Les gens sont vraiment très gentils, et je n’arrive pas à m’habituer à la vue incroyable sur les montagnes, c’est un émerveillement continuel. La vie est belle !

Et déjà c’est à nouveau l’heure du départ… demain 8 h de bus, et retour à la ville, avec l’ancienne capitale du Guatemala: la charmante Antigua.


Et vous ?

Avez-vous déjà entendu parler de Semuc Champey ?
Connaissez-vous des hôtels qui proposent des piscines sans chlore et avec filtration naturelle à base de plantes ?
Souhaiteriez-vous rejoindre l’équipe des volontaires d’Utopia pour quelques semaines / quelques mois ?
Envoyez un email à Rémy : info@utopiaecohotel.com