Polaroid Hostel, je retente l’expérience à Grenade

Polaroid Hostel Granada

Après une première expérience improvisée mais très positive de « partage de mes compétences en échange d’un lit » à la Casa Morada à Cadix, me voici à présent arrivée dans ma nouvelle ville préférée d’Espagne, Grenade. L’équipe du Polaroid Siesta Hostel et en particulier son gérant, Pépé, m’y accueillent chaleureusement, me confortant dans la faisabilité d’un tel projet de voyage. Prêt à embarquer pour Grenade à mes côtés?

De Cadix à Grenade, le pouce levé

tarifa

Lundi matin, je quitte Cadix et prend un bus jusqu’à une petite ville en bord de mer que l’on m’a recommandée pour son ambiance un peu particulière rendue par ses maisons toutes blanches: Cornil de la Frontera. On se croirait presque un peu Maroc ici, mais en beaucoup plus calme…le village est assez mort, peut-être dû à la saison, au moment de la journée? Je me balade un peu, et continue mon chemin, mais cette fois-ci en auto-stop.

On m’avait dit que l’auto-stop ne marchait vraiment pas en Espagne, et que comme le site de covoiturage BlaBlaCar fonctionne super bien, ça ne valait pas la peine d’aller s’embêter à tendre le pouce. Oui mais… au-delà de l’aspect financier, je trouve cela sympa de faire de l’auto-stop de temps en temps lorsqu’il fait beau, que j’ai une belle journée et du temps devant moi, que je vais de petites villes en petites villes… Et oui, à l’instar du covoiturage (ou du bus), l’auto-stop c’est avant tout la liberté! La liberté de s’arrêter quand on le veut, et de reprendre la route quand on le souhaite, et cela tout en ayant l’opportunité de discuter un peu en espagnol avec des gens du coin, de partager de petites tranches de vie. De plus, en choisissant un endroit stratégique, armée d’un grand sourire, d’un peu d’audace et d’un petit peu de patience (maximum 20min d’attente), cela finit toujours par fonctionner. Bon, je dois aussi l’avouer, le fait d’être une jeune fille seule aide certainement un peu aussi… les gens compatissent plus facilement et sont peut-être un peu moins méfiants que d’habitude 🙂 (En parlant d’auto-stop, un super livre à vous recommander: « Le Monde en Stop » de Ludovic Hubler, j’ai adoré, merci maman pour le cadeau!)

Prochain arrêt: Tarifa, et les côtes marocaines à juste 14km de l’autre côté de la Méditerranée (à moins que ce ne soit encore l’Océan Atlantique?), c’est impressionnant tout de même! Puis, par la fenêtre, j’aperçois le convoité Rocher que les Espagnols récupéreraient bien: Gibraltar, colonie anglaise, objet de tension persistante entre les deux pays. Et je me dirige finalement vers Malaga, où mon hôte de ce soir, Felipe, sort tout juste de son cours de français. Un mojito en terrasse d’un bar en haut d’une falaise surplombant la mer, coucher de soleil, balade dans les rues de Malaga, longues discussions… 3h du matin, nous allons nous coucher! Encore une belle rencontre grâce à Couchsurfing, je suis vraiment chanceuse! C’est au lever du soleil que nous nous réveillons, Felipe part travailler et je pars rejoindre mon rendez-vous de covoiturage, 1h30 plus tard, me voici déjà à Grenade!

Deuxième cours de revenue management au

Polaroid Siesta Hostel

polaroid hostel

Le Polaroid Siesta Hostel propose 12 chambres comprenant chacune entre 1 et 6 lits. Pépé, son gérant, a commencé l’aventure il y a déjà un an avec sa compagne. Il était alors architecte et travaillait sur le projet de rénovation du bâtiment.  Le propriétaire lui parle de son idée de louer ensuite le lieu pour en faire une résidence étudiante. C’est alors que Pépé lui soumet la proposition d’en faire plutôt une auberge de jeunesse. Puis tout s’enchaîne très rapidement. Deux jours plus tard il signe le contrat de location. Il lui reste 4 mois pour les préparer à l’ouverture…! Il choisit le nom de « Polaroid Siesta Hostel » afin d’allier un mot anglais à l’espagnol. Deux mots tous deux connus et représentant le caractère artistique et éphémère du voyageur de passage (et dont les initiales ensemble forme de plus le fameux P.S. que l’on retrouve à la fin d’une lettre). Le reste de l’histoire fut: beaucoup de travail, de rencontres et d’empathie pour apprendre des expériences des voyageurs.

C’est la première fois que Pépé dirige un business ainsi. Il aime les chiffres et est curieux d’en savoir plus sur le concept de Revenue Management (RM) et de son application concrète au quotidien. Nous passerons 2 ou 3h à discuter de tout cela. Déjà, je sens une différence avec ma dernière expérience, mon discours commence à se structurer, je cherche un peu moins mes mots, certaines questions reviennent. Aussi, j’ai réfléchi à la manière d’organiser l’échange en amont:

1. Préparation en amont: en faisant des recherches sur Google / Hostelbooker / Hostelword, visitant leur site Internet.

2. Diagnostic: 1ère phase d’échange, je pose beaucoup de questions pour comprendre les spécificités de son business, du marché dans lequel il évolue, les problématiques qu’il rencontre et dégager ses besoins, comment pourrais-je l’aider?

3. Explication du concept générique: je commence par une explication des concepts de base, les enjeux du RM, les définitions des mots de vocabulaire spécifique, les données chiffrées qu’il est important de connaître.

4. Mise en place adaptée: puis nous nous lançons dans la réflexion tous les deux, comment pouvons-nous adapter ces concepts de base aux spécificités de son business? Nous commençons à construire ensemble un tableau de bord Excel qui pourra devenir son outil d’aide à la prise de décision. Le but de cet outil est de pouvoir ensuite adapter au mieux sa stratégie tarifaire en connaissance de cause, en ayant des preuves chiffrées de l’évolution des réservations pour les jours et mois à venir.

Pouvoir seulement échanger une fois pendant 2 ou 3h est un peu grisant. J’ai l’ impression de seulement survoler le sujet. Je me dis que dans le futur, il serait mieux d’avoir au moins deux échanges, ne serait-ce que pour laisser le temps aux réflexions de faire leur bout de chemin, et pouvoir le lendemain répondre aux interrogations qui se forment avec la prise de recul (la nuit porte conseil!). En tout cas, le bilan est à nouveau très positif, Pépé est content (il m’enverra un mail dans les jours suivants pour me le confirmer et me remercier une nouvelle fois), et pour moi, super aussi, j’ai appris de nos échanges et n’ai pas vu le temps passer! J’adore vraiment partager mes connaissances et réfléchir sur des études de cas et aux moyens de les appliquer!

Grenade, la ville aux grands « A »

alhambraQuelques mots sur Grenade, tout de même!

Albaicin: Les méandres de sa vieille ville enchanteresse accrochée à la colline, une vue exceptionnelle sur l’Alhambra, les grottes de Sacro-Monte et sa population gitane/hippy.

Alhambra: La citadelle islamico-hispano-mauresque et ses magnifiques jardins et palais. Mais n’oubliez pas de réserver très en avance (je n’ai pas eu la chance de la visiter car cela était déjà complet pour les 15 prochains jours!).

Altitude: Les monts enneigés de la Sierra Nevada et son domaine skiable le plus au sud d’Europe (à seulement 30km de Grenade) culmine entre 2.100m et 3.300m d’altitude et propose une centaine de kilomètres de pistes.

Amoureuse! Un adjectif résumant bien mon ressenti général de Grenade. J’y passe seulement deux jours, mais je me promets d’y revenir. Grenade est la ville alliant à mon goût tous les ingrédients à ce qui pourrait être mon cocktail préféré espagnol: les montagnes et la mer à 1h de route, une vieille ville aux ruelles tortueuses et envoûtantes accrochée à la colline, une charmante rivière à son pied, le tout sous l’oeil bienveillant de la merveilleuse Alhambra et bercé par les guitares andalouse, j’adore!